L'effet du goût sucré sur le corps
Jetons un œil aux statistiques de la consommation moyenne de sucre dans les pays industrialisés occidentaux. Dans les pays les plus consommateurs, elle peut atteindre 90kg.
Selon Valérie Espinasse, micronutritionniste et docteur en pharmacie, trois profils de mangeurs de sucre se dégagent : émotionnel, hormonal et digestif. Le monde de la recherche commence à mieux comprendre l'attirance pour le sucre qui irait au delà de notre simple volonté et impliquerait
- nos neuromédiateurs, qui commandent nos émotions, et par là même notre comportement alimentaire.
- nos hormones qui peuvent perturber nos humeurs et notre équilibre glycémique
- notre intestin dont la flore peut influencer notre attirance au sucre.
Qu'est-ce que le sucre ?
Blanc ou roux, il est extrait de la canne à sucre ou de la betterave sucrière. Il appartient à la catégorie de nutriments appelés les glucides qui peuvent se trouver sous forme simple ou complexe dans l'alimentation.
Le sucre correspond à l'ensemble des glucides simples dits rapides.
Les glucose, galactose et fructose sont appelés des oses simples car ils ne sont constitués que d'une seule molécule. Le saccharose ou sucrose, le lactose et le maltose sont des dioses, constitués de 2 molécules simples liées entre elles. Ils sont contenus dans le sucre blanc, roux, le miel, les fruits ...
NB : les glucides complexes dits lents : Par opposition aux glucides simples, les glucides complexes digestibles sont des polymères de glucose. L'amidon est principalement contenu dans les produits céréaliers et assimilés, tels que le pain, le riz, les pâtes, les pommes de terre et les légumineuses.
Avec les protéines et les lipides, les glucides sont des nutriments énergétiques qui apportent des calories nécessaires au fonctionnement des cellules de l'organisme.
les édulcorants acaloriques artificiels et parfois naturels, comme l'aspartame, le sucralose, le cyclamate, la stevia ...
Ils sont perçus par l'organisme de la même façon que les sucres à pouvoir calorique et c'est pour cela qu'ils posent un problème : votre corps met un branle tout un tas de mécanismes pour recevoir du sucre ... Qu'au final il ne reçoit pas !
Le pouvoir sucrant
Cette valeur mesure la "force" du sucre en bouche. Par exemple, il suffit de mettre un demi-petit pois de stevia en volume pour avoir la sensation sucrée d'1 ou 2 sucres dans son café, elle a donc un fort pouvoir sucrant : 300 fois celui du saccharose, le sucre de canne.
NB : La valeur sucrante d'un composé chimique est calculée par rapport à celui du saccharose. Il s'agit du rapport entre la quantité de la substance considérée et la quantité de saccharose estimée pour obtenir la même intensité sucrée.
La Perception du goût sucré se fait sur la langue ... mais aussi dans tout l'organisme !!
Les récepteurs au goût sucré appelés T1R2 et T1R3 sont présents au niveau des bourgeons du goût, eux-mêmes situés dans les creux des papilles gustatives au bout de la langue, zone sensible au goût sucré.
NB : Bien que les glucides complexes soient constitués de molécules de glucose liées entre elles, nous ne percevons pas de goût sucré au moment de la mastication. Les molécules d'amidon sont trop grosses et massives pour permettre l'interaction glucose-récepteur.
La réception d'un édulcorant ou d'un sucre simple au niveau de la langue entraine donc l'émission d'un signal vers le cerveau par le nerf glosso-pharyngien de la langue, depuis le pôle basal de la cellule gustative.
Les récepteurs au goût sucré sont présents dans de nombreux organes
Récemment, les récepteurs T1R2 et T1R3 au goût sucré ont été retrouvés dans :
l'intestin grêle,
le pancréas,
la vessie,
le cerveau,
les tissus osseux et adipeux.
NB : Dans l'intestin, il a été montré que ces récepteurs sont impliqués dans la détection du glucose, la libération de cytokines (molécules de signalisation chimique) ainsi que de certaines hormones de satiété, l'expression de transporteurs de glucose (transcription et traduction d'une protéine à partir d'un gène) et le maintien de l'homéostasie du glucose (glycémie constante et stockage corrélé). Il a également récemment été proposé que le récepteur au goût sucré soit impliqué dans la régulation de l'adipogenèse et la régulation des fonctions biologiques des os.
La surconsommation de sucre et d'édulcorants aurait donc des effets sur de multiples autres fonctions que le stockage des lipides sous forme de masse adipeuse ou sur l'induction du diabète.
Les molécules au goût sucré sont capables de modifier le fonctionnement d'une bonne partie de l'organisme ...
Et nous ne connaissons pas encore tous ses effets sur le corps, prudence sur votre consommation !
Qu'est-ce qu'une “bonne” consommation de sucre ?
Bonne question !
Et si la première étape était de prendre conscience des raisons de nos envies ? Ouvrir nos oreilles et notre coeur à cette part de nous qui a besoin de réconfort, d’être dorlotée, cocoonée. Avoir envie de sucre rejoint souvent un besoin d’adoucir un moment, une émotion … Pourquoi ne pas commencer par s’observer pour créer un nouvel espace de choix ? Pour en savoir plus je vous renvoie à cet article ou comment écouter ses émotions qui nous poussent à manger et y répondre ?
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