Endométriose : comment éviter ou favoriser les phyto-oestrogènes ?

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Faut-il supprimer les phyto-oestrogènes quand on souffre d’endométriose ?

L’endométriose est source de souffrances physiques et émotionnelles. Et donc, quand on est atteint.e par cette maladie, on cherche des solutions pour supprimer ou diminuer la souffrance qu’elle génère. L’envie d’éviter foule d’aliments dans son alimentation en suivant ce que disent divers blogs peut être forte.

ET … les aliments contenant des phytoestrogènes font peur. Un article plus pointu que j’ai aussi publié peut vous aider à comprendre pourquoi certains oestrogènes sont à favoriser et d’autres à éviter dans le cadre de l’endométriose.

Ici, nous nous focalisons sur les plantes et aliments contenant ces molécules et, en particulier, ceux qui sont intéressants à favoriser ou à éviter.

Les phyto-oestrogènes : Quésako ?

Phyto = plante

Oestrogène = … oestrogène (lol)

Les phytoestrogènes sont des composés des végétaux qui ont une structure analogue (semblable) à celle d’un oestrogène (l’oestradiol (E2)).

Les phyto-oestrogènes : ça se trouve où ?

phyto-oestrogènes et endométriose par Alix Le Calvez Diététicienne Psychonutritionniste

Il existe un certain nombre de phyto-oestrogènes disséminés dans tout le règne végétal. Par exemple, on en trouve dans le blé, le seigle, l’avoine, les petits pois, les haricots, l’ail, les fruits, le trèfle rouge, la réglisse, le clou de girofle …

Les deux principales classes de phytoestrogènes sont les isoflavones et les lignanes.

Les isoflavones

Ce sont des flavonoïdes (ou polyphénols), molécules de plus en plus connues ! Vous en avez peut-être entendu parler. Parmi eux se trouvent les coumestans, dont le coumestrol.

Le coumestrol

C’est le phyto-oestrogène à l’activité pseudo-hormonale oestrogénique la plus importante. C’est un problème ! Heureusement, c’est un des seuls phyto-oestrogènes qui a une action si forte. On le rencontre dans l’alfalfa (aussi appelé luzerne) (dans les compléments pour la pousse des cheveux par exemple), le clou de girofle, le trèfle, les légumineuses (un peu) et un peu dans les épinards.

Méfiance donc pour les compléments contenant du coumestrol, c’est-à-dire à base de trèfle rouge et d’alfalfa si vous avez une endométriose. Par contre, les légumineuses et les épinards n’en contiennent pas de grandes quantités et ne sont donc pas à éviter.

La génistéine et la daidzéine

Ces phytoestrogènes ont une activité anti-oestrogénique. Ils sont protecteurs si on a une endométriose !

On trouve la génisténe et la daidzéine dans … le soja !

Phyto-oestrogènes et endométriose par Alix Le Calvez Diététicienne Psychonutritionniste

Le Soja, une plante riche en isoflavones anti-oestrogéniques

Consommez régulièrement du Soja de façon modérée !

Au vu des substances contenues dans le soja, il est raisonnable de penser que celui-ci est favorable pour les personnes souffrant d’endométriose. Et oui ! des études le confirment.

Concrètement, combien de soja ?

Il s’agira d’inclure par exemple 2 jours par semaine le soja dans vos apports en protéines et de manger régulièrement des substituts de produits laitiers à base de soja. Une consommation modérée de soja, ce sera de 1 à 3 substituts de produits laitiers à base de soja (lait de soja, yaourt de soja) associés à 0 à 200g de tofu par jour ou 50g de fèves de soja, par exemple.

Le soja est très digeste (sauf si vous êtes intolérant aux FODMAP) et ses protéines sont hautement assimilables. Pourquoi ne pas l’intégrer à votre alimentation ?

Le Kudzu

Cette plante riche en isoflavones est utilisée en phyto-thérapie dans le cadre d’une désaccoutumance à l’alcool mais pourrait bien être utile pour limiter l’expansion de l’endométriose. Ce serait surtout le cas des fleurs de la plante.

Il est cependant difficile de déterminer les doses adéquates de Kudzu pour son utilisation dans le cadre de l’endométriose. Si vous souhaitez l’utiliser, référez-vous à un phytothérapeute expérimenté.

Les lignanes

Transformées en entérodiol et entérolactones au niveau de l’intestin par la flore intestinale., les lignanes sont des molécules faiblement oestrogéniques, à la fois anti-oestrogéniques vraiment très intéressante et anti-oxydantes. Tout pour plaire alors !

La graine de lin, une source de lignanes incomparable (et d’oméga 3 !)

La graine de lin est l’aliment le plus riche en phytoestrogènes. Ils y sont principalement représentés par des lignanes, 800 fois plus concentrées dans cet aliment que dans la plupart des autres représentants du règne végétal.

La graine de lin est aussi une excellente source d’oméga 3 (intéressant pour favoriser le potentiel anti-inflammatoire de l’alimentation).

Le lin est une jolie plante, en plus !

Le lin est une jolie plante, en plus !

Mangez des graines de lin dans tous les cas et surtout si vous souffrez d’endométriose !

Il n’existe apparemment aucune étude de disponible au sujet du lien entre la graine de lin en elle-même et l’endométriose. Mais il existe plein d’études sur un lien favorable entre ses composants et l’endométriose et il n’y a a priori pas sujet d’avoir des craintes dans le cadre d’une consommation raisonnée.

Une consommation raisonnée de graines de lin est par exemple une cuillère à soupe par jour, plutôt sous forme fraîchement moulue dans des assaisonnements de salade ou ajoutée à des préparations (attention à ne pas ingérer une cuillère à soupe de graines de lin toute seule !).

D’autres phyto-oestrogènes

La crème ProgesterAll du docteur Lee est intéressante pour diminuer l’action des oestrogènes grâce à la progestérone naturelle qu’elle apporte. Certains compléments associent également des phyto-oestrogènes naturels pour une action anti-endométriose. C’est par exemple le cas d’endomenat.

Nuançons toutefois notre propos :

Les recommandations faites dans cet article sont des recommandations générales. Si, individuellement, une femme atteinte d’endométriose remarque que la consommation de lin ou de soja empire ses problèmes, il est raisonnable pour elle de l’abandonner.

D’autre part, dans cet article nous ne parlons que de la femme atteinte d’endométriose et nous ne pouvons pas extrapoler ces conseils de consommations aux femmes ayant subi des ablations des ovaires, aux enfants, aux femmes traitées par des analogues de la GnRH, aux femmes enceintes …

Si vous souhaitez débuter un suivi micronutritionnel appliqué à l’endométriose, je suis en mesure de vous accompagner.

Cet article vous a plu ? N’hésitez pas à le partager et à poser vos questions en commentaire !

Source : L’alimentation anti-endométriose par Fabien PIASCO, diététicien nutritionniste