Alix Le Calvez

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Mon amie la balance ?

Vous vous sentez inquiet.ète par rapport à votre poids ? Pas de panique. Il est plutôt normal, dans la société actuelle, que vous soyiez anxieux.se quand vos pensez à votre poids.

C’est un sujet que j’aborde très souvent en consultations.

On me demande souvent : “combien de poids il faudrait perdre ? En combien de temps ?” “Quel poids faudrait-il que j’atteigne pour avoir la silhouette que je voudrais ?”

En pratique, il n’y a pas de bonne réponse à cette question. C’est votre corps qui a la clé : il s’arrêtera au poids qui lui convient si vous répondez bien à ses besoins.

Par rapport à la silhouette, a-t-on vraiment raison de faire porter le chapeau à notre poids ? Explications.

Notre poids n’est pas un reflet fidèle de notre composition corporelle

Notre corps est composé de différents organes. Et comme ils sont composés de matière (des atomes, tout ça), ils représentent une certaine masse.

Quand vous voyez un chiffre s’afficher sur votre balance, vous regardez la masse de tout votre corps. Il faut que vous comptiez vos os, votre cœur, votre cerveau, vos muscles, votre peau et, ah oui j’oubliais, votre masse grasse (stockée dans votre tissu adipeux).

Entre un kg de plume et un kg de pierre, lequel des deux pèse le plus lourd ?

Réponse : aucun des deux. Mais par contre, il y en a un qui prend plus de place que l’autre. Concrètement, deux personnes faisant la même taille et le même poids peuvent donc avoir deux silhouettes très différentes.

Sur votre balance, un kilogramme de tissu adipeux ou un kilogramme de tissu musculaire (ce sont les deux tissus principaux qui vont évoluer quand la silhouette change) ne feront aucune différence au niveau du chiffre affiché. À poids égal, le muscle prend environ 2 à 3 fois moins de place que le tissu adipeux.

Si vous prenez soin de votre corps et de votre alimentation, vous ne verrez peut-être pas tout de suite de changement sur la balance

En vous musclant, en mangeant mieux, votre tissu adipeux se réduit progressivement (jusqu’à atteindre la juste quantité, car oui il sert à quelque chose). Votre dépense énergétique (même au repos) augmente en même temps que votre masse musculaire. Vous retrouvez des sensations de faim et de satiété plus franches. Votre composition corporelle se modifie.

Si la modification de votre composition corporelle n’a pas toujours un effet prononcé sur la balance, elle améliore surtout vos sensations dans vos vêtements, votre aisance de mouvement, modifie votre silhouette, fluidifie votre façon d’habiter votre corps.

Entre la balance ordinaire et la balance à impédancemètre, mon coeur balance (aïe alerte jeu de mot pourri !)

Mieux vaut donc opter pour une balance qui mesure ma composition corporelle, donc ? Oui et non.

L’affichage de la balance à impédancemètre sera bien sûr plus intéressant (attention à opter pour une balance pied-main, sinon vous ne mesurerez que la composition de vos jambes et de votre bassin). Si les balances et impédancemètres fiables sont très chers, ils vous donnent néanmoins un résultat avec une large marge d’erreur (jusqu’à environ 15% pour certaines données, de ce que j’ai pu lire).

Pour ou contre l’utilisation de la balance ?

Et puis ce n’est pas le seul problème que pose l’emploi de la balance (qu’elle soit à impédancemètre ou ordinaire).

système scolaire régi par les notes et alimentation régie par la balance, même combat ?

Peut-être vous est-il arrivé d’avoir de mauvaises notes en classe. Si oui, cela vous incitait-il à mieux réviser ? Ce n’est pas sûr. Au contraire, quand on reçoit une note jugée vraiment mauvaise, on est déçu, démoralisé. Alors on a (peut-être) juste envie de mettre le devoir en boule au fond du cartable et de se planter devant la télé pour oublier, non ?

Si voir votre poids affiché sur la balance a le même effet qu’une mauvaise note, cela est-il fonctionnel pour vous de vous infliger une pesée régulière ?

Quand notre mise en action dépend du résultat, observer ce résultat (neutre, négatif, positif) peut avoir un effet renforçant (chouette j’ai perdu 200g depuis hier) ou alors absolument démoralisant (merde j’ai repris les 200g …). Et alors bonjour la tablette de chocolat et les excès en tous genres. “De toute façon quoi que je fasse ça change rien, alors foutu pour foutu allons-y …”.

Utiliser la balance peut rassurer (et parfois augmenter la peur de grossir)

Ce n’est pas rare d’avoir peur de grossir (ou même très peur). Dans ce cas, utiliser modérément la balance peut être utile.

Et en même temps, à partir d’une certaine fréquence d’utilisation, cela peut amplifier la peur de grossir. Plus on essaie de supprimer des peurs (la peur de grossir) par certains comportements (la pesée), plus celles-ci peuvent se mettre à grandir, à prendre de la place en nous et dans nos pensées. Plus nous évitons la peur plus elle s’amplifie. C’est quelque chose que l’on observe dans les comportements d’évitement.

Que faire alors ?

Si cela vous fait du bien, vous pouvez vous peser toutes les deux semaines (plus ou moins en fonction de ce qui vous rassure) à un moment déterminé (ex : le mercredi matin en sortant du lit après être allé.e aux toilettes par exemple). Ce n’est bien sûr pas obligatoire et la simple utilisation de votre jean fétiche sera sans aucun doute un meilleur reflect de votre composition corporelle.

changeons ensemble de paradigme

Une volonté de changement de silhouette sera difficilement durable si elle s’appuie

  • sur la contrainte alimentaire et sportive

  • sur la recherche d’un résultat chiffré précis.

Et oui, cela demande beaucoup d’énergie ! Ce n’est pas une question de volonté (et non), c’est surtout une question de savoir y aller progressivement dans le respect de ce qui nous fait du bien (et donc qui nous donne de l’énergie).

Ce sera beaucoup plus facile et durable si ce changement s’intègre dans une dynamique globale pleine de sens pour

  • prendre soin de soi,

  • se connecter à ce qui permet de se sentir mieux dans sa peau, dans son corps.

Dans ce cas, on gagne en énergie, on se fait plaisir et, miracle, les comportements restent ancrés dans notre quotidien avec plaisir ! Avec des résultats concrets dans votre vie.

Si avez besoin d’être accompagné.e, n’hésitez pas à me contacter pour un suivi psychonutritionnel !


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