Résistance à la perte de poids

Résistance à la perte de poids : et si c'était votre thyroïde ? Par Alix Le Calvez Diététicienne Psychonutritionniste

et si c’était votre thyroïde ?

Voilà, vous avez encore pris 500g et vous n’avez presque pas mangé en comparaison avec votre ami.e ! Vous mangez peu, mais vous avez tendance à prendre du poids et à ne jamais avoir très faim.

Devant cette injustice, vous vous posez la question de ce qui ne tourne pas rond chez vous. Et puis ce n’est pas tout, vous vous sentez fatigué.e le matin, un peu déprimé.e, vous avez besoin de stimulants pour vous concentrer, commencer la journée. Votre digestion est lente et difficile, vous préférez vous passer de protéines et de matières grasses et opter pour les féculents, les fruits et les légumes car ils sont plus faciles à digérer pour vous.

L’hypothyroïdie, vous y avez pensé, et peut-être même que vous avez demandé à votre médecin de faire certaines analyses. Maiiiis, les dosages biologiques que vous avez effectués montrent des résultats dans les normes. Donc ce n’est pas la thyroïde. Quoique ? Peut-être que si comme je l’explique dans cet article.

Quels sont les signes d’une Hypothyroïdie ?

Résistance à la perte de poids : et si c'était votre thyroïde ? Par Alix Le Calvez Diététicienne Psychonutritionniste

Ils sont globaux et nombreux ! L’hormone thyroïdienne la plus active sur l’organisme est T3 (triiodothyronine). Cette hormone augmente le métabolisme des cellules, c’est à dire qu’elle active la synthèse des protéines et augmente l’activité cellulaire :

  • le coeur bat plus vite,

  • la température du corps augmente,

  • les contractions de l’intestin sont plus fortes et plus rapides (péristaltisme),

  • les enzymes digestives sont davantage sécrétées,

  • le système nerveux central est stimulé,

  • les hormones sexuelles sont régulées …

Par conséquent, en cas de sécrétion insuffisante d’hormone thyroïdienne active (T3) ou d’incapacité de cette hormone à pénétrer dans ses cellules cibles, on peut observer les symptômes d’une hypothyroïdie.

En jetant un oeil sur la petite infographie ci-contre, y a-t-il quelques symptômes dans lesquels vous vous reconnaissez ? Il n’est pas nécessaire de tous les avoir, mais 4 ou 5 symptômes peuvent être suffisamment évocateurs !

Résistance à la perte de poids : et si c'était votre thyroïde ? Par Alix Le Calvez Diététicienne Psychonutritionniste

Comment détecter une hypothyroïdie franche ou frust(r)e ?

Avant de vous définir immédiatement comme hypothyroïdien.ne, demandez à un médecin averti de vérifier votre fonctionnement thyroïdien grâce à certains dosages biologiques (à faire en laboratoire, sur ordonnance).

Les dosages ci-contre sont proposés par le docteur Claeys dans son livre “En finir avec l’hypothyroïdie”. Ce médecin s’est en effet spécialisé dans les hypothyroïdies plus ou moins délicates à détecter. Si vous vous sentez concerné.e par cette problématique je vous invite à consulter ce livre, très intéressant, très bien construit (mais peut-être un peu délicat à comprendre en absence de connaissances en physiologie et physiopathologie, quoique !).

 
Résistance à la perte de poids : et si c'était votre thyroïde ? Par Alix Le Calvez Diététicienne Psychonutritionniste

Pourquoi les mesures de la TSH, de la T3 et de la T4 ne sont pas suffisantes?

La mesure de la TSH est le critère le plus utilisé pour déterminer l’existence d’un dérèglement de la fonction thyroïdienne. Pourquoi ? Comme on le voit sur l’image ci-contre, la T4 exerce un rétrocontrôle négatif sur la sécrétion de TSH. Si la thyroïde est incapable de sécréter autant de T3 et T4 que le système endocrinien le demande, la rétro-inhibition est plus faible et le taux de TSH reste élevé en comparaison avec les normes biologiques.

Si vous présentez un taux élevé de TSH et un faible taux de T4, vous avez ce qu’on appelle une hypothyroïdie franche.

Mais ces paramètres ordinairement étudiés ne sont pas suffisants pour évaluer totalement votre potentielle hypothyroïdie. En effet, d’autres facteurs influencent la sécrétion de TSH ! Elle est abaissée ou augmentée par :

  • le jeûne, les régimes à basses calories, la malnutrition,

  • l’exercice intense et long,

  • l’état dépressif, l’anxiété, le stress, les anti-dépresseurs,

  • le diabète, le syndrome métabolique, l’insuffisance rénale, l’alcoolisme chronique, les statines, les anti-histaminiques,

  • l’âge,

  • le rythme jour-nuit, la privation de sommeil,

  • les contraceptifs oestro-progestatifs et les progestatifs, la grossesse,

  • le glutamate monosodique …

De plus, les normes laboratoires ne sont pas les normes santé, c’est à dire qu’être dans les normes laboratoires n’est souvent pas suffisant pour être véritablement en bonne santé. Le taux moyen de la TSH au niveau d’une population est de 1,3 à 1,5mUI/L. En dépassant ce taux, le risque de cancer ou de maladie augmente. Et pourtant les normes laboratoires sont de 0,3 à 4,3mUI/L.

Résistance à la perte de poids : et si c'était votre thyroïde ? Par Alix Le Calvez Diététicienne Psychonutritionniste

Quelles autres mesures effectuer ?

En plus de n’être pas des mesures 100% fiables, la TSH et la mesure de T3 et T4 libres ne reflètent pas toutes les possibilités de dysfonctionnement de la fonction thyroïdienne. En effet, il existe plusieurs étapes pouvant présenter quelques problèmes.

  • Une synthèse insuffisante d’hormones liée à :

    • l’hypothalamus ou l’hypophyse (tumeurs au niveau de ces glandes, très rares),

    • à la thyroïde (thyroïdite, thyroïde trop petite, ablation, maladie ou consommation excessive de crucifères, manioc, patate douce, arachides, millet),

    • à une carence en iode, très rare.

  • Une conversion de T-4 en L-T3 insuffisante (parfois liée à un traitement hormonal substitutif trop dosé en oestrogènes et sous-dosé en progestérone) ou dysfonctionnelle (production de R-T3, isomère inactif par la 5-désiodase).

  • Une pénétration faible de T3 dans les cellules cibles : résistance aux hormones thyroïdiennes liée à un déficit en cortisone et vitamine D.

Les dosages supplémentaires mentionnés plus hauts permettent d’avoir une idée de l’état de fonctionnement de ces différentes étapes.

la production des hormones thyroïdiennes est aussi dépendante de certains nutriments qu’il peut valoir le coup d’évaluer au travers de ces analyses.

Les carences en micronutriments peuvent être à la fois une conséquence et un facteur aggravant de l’hypothyroïdie ! Dans un futur article je vous présenterai certains aliments et compléments intéressants à consommer en cas d’hypothyroïdie.

Les limites du traitement principal de l’hypothyroïdie, le levothyrox

Il apporte uniquement de la T-4. Quand on sait que la conversion de T4 en T3 (l’hormone active) peut dysfonctionner, on comprend clairement que ce traitement n’est pas adapté à tous. Il existe d’autres possibilités de traitement, l’association T3-T4 qui pallie à ce genre de problématique.

J’espère avoir pu vous éclairer davantage sur l’hypothyroïdie. Si vous en présentez beaucoup de signes cliniques mais que l’on se refuse à vous traiter car vous ne présentez pas les analyses de sang en cohérence avec ces symptômes, ne perdez pas espoir. En vous renseignant ou en parlant du livre du docteur Claeys à votre médecin, vous pourriez en finir avec cette problématique avec un traitement adapté. En fonction des résultats d’analyses mentionnées plus haut, vous pourriez envisager des traitements différents, l’introduction de nouveaux aliments dans votre quotidien alimentaire, ou encore un compléments alimentaire qui pourrait vous aider à pallier à diverses carences.

Cet article vous a plu ? N’hésitez pas à le partager et à poser vos questions en commentaire !

Source : En finir avec l’hypothyroïdie du Dr Benoît Claeys